Une pratique difficile à assumer …
La pratique du jeûne a le vent en poupe depuis quelques années. Pas toujours idéalisée, ni aimée du grand public et souvent décriée, il est encore parfois difficile aujourd’hui d’avouer à son entourage son envie ou son besoin de vivre cette expérience.
Alors bien souvent, “la première fois” est réalisée seul-e chez soi. Malheureusement elle est trop fréquemment vécue comme un échec et l’idée de recommencer part aux oubliettes.
Ce constat est le résultat de nombreux témoignages recueillis auprès des personnes que je vois en consultation et de celles qui tentent enfin un jeûne accompagné à mes côtés.
Les écueils de la pratique
Les erreurs sont nombreuses et les conséquences sur la santé peuvent être très importantes sur le corps physique et sur le plan psychologique.
Depuis plus de 15 ans, j’accompagne chaque année des groupes de jeûneurs sur une période d’une semaine.
J’ai identifié un dénominateur commun à tous ceux qui ont bien réussi leur semaine de jeûne, à savoir le respect d’une descente alimentaire rigoureuse.
La descente alimentaire
La descente alimentaire consiste à retirer progressivement les familles d’aliments tout en diminuant les quantités de nourriture. L’idée étant d’arriver au premier jour de jeûne dans des conditions optimum.
Par exemple, les “accros” au café pourront avoir des effets secondaires terribles durant le jeûne avec des migraines très fortes et invalidantes s’ils n’ont pas réalisé au préalable un sevrage pendant la période de descente alimentaire.
De même que faire des repas riches et en grande quantités la semaine précédent le jeûne engendrera des désagréments certains durant la pratique.
En effet, cette descente alimentaire est primordiale pour bien vivre l’expérience à tous les niveaux et devra être équivalente au même nombre de jours au minimum que la période du jeûne en lui-même.
Rares sont les participants qui ont mal vécu leur “semaine” selon les retours que j’en ai depuis toutes ces années d’accompagements.
Les contre-indications
Il existe des contre-indications absolues à la pratique du jeûne, il est donc impératif de demander l’avis de son médecin traitant.
Il est important de savoir que le praticien de santé n’est pas habilité à enlever ou diminuer un traitement allopathique pris par le jeûneur, ce pont est déterminant pour jauger de la qualité du thérapeute.
Que ce soit pour une tension basse, un IMC trop bas, ou des pathologies avec polymédication, la pratique est fortement contre-indiquée.
Les personnes ayant une faible force vitale, des reins inactifs ou une maladie cardiaque ne devront pas non plus s’adonner au jeûne.
Les tentations
J’observe également que bon nombre de novices commencent un jeûne “en solo” et au bout du 3ème jours arrêtent et se jettent sur la nourriture (souvent industrielle) pour combler leurs pulsions.
Quel dommage ! Le jeûne commence à être vraiment bénéfique à partir du 3 ème jour !
C’est pour cela que je propose toujours au moins 6 jours d’accompagnement au jeûne.
Comment fonctionne '“la machine” ?
Les différents mécanismes chronologiques du jeûne vous sont expliqués durant nos stages, les participants bénéficient d’enseignements utiles à la bonne compréhension du fonctionnement de notre corps et de cette pratique.
Mais pour simplifier, lorsqu’il n’y a plus de traces de sucre dans le sang ou d’aliments à digérer, le foie transforme la graisse stockée en glucose afin de continuer à nourrir les organes “nobles” qui en ont besoin pour bien fonctionner.
En l’occurrence, le cerveau à besoin de 4 grammes de glucose par heure pour bien fonctionner.
L’acidose (c’est ainsi que l’on nomme ce phénomène) arrive aux alentours du 3ème jour de jeûne, c’est là un cap souvent difficile à vivre mais plus facile à surmonter quand on comprend le processus et que l’on n’est pas seul.
Le cerveau préférera demander aux pulsions d’aller chercher rapidement de la nourriture sucrée plutôt que d’attendre de faire le travail de néoglucogenèse en puisant dans ses propres graisses pour la transformation.
A ce moment là, « motivation » est remisée au placard et « pulsion » court acheter la pâtisserie bien sucrée au coin de la rue !
L’expérience de jeûne se clôture alors en mode “échec”.
Les clefs de la réussite
En résumé, une bonne préparation et des connaissances spécifiques sont indispensables.
Une descente alimentaire adaptée selon les habitudes de la personne, de son niveau de toxines, de surcharge pondérale, et d’hygiène de vie sera impérative.
Être en groupe et accompagné permet d’être solidaires et de garder sa motivation.
Des techniques d’hygiène intestinale seront IN-DIS-PEN-SABLES ! .
Il est impératif d’aider ce nettoyage afin d’éliminer complètement ces toxines et ne pas les réabsorber sinon la détoxination aura un effet vraiment délétère sur l’organisme à plus ou moins long terme.
Lorsque le tube digestif du corps est mis au repos, plusieurs processus d’auto-guérisons et de nettoyages profonds s’opèrent.
Le corps se retrouvera encrassé alors que l’idée première était tout autre ! Et vous goûterez à la période de la “lune de miel” bien connue des jeûneurs à partir du 4ème jour.
Cette expérience devra donc inclure trois phases :
-
la descente alimentaire,
-
le jeûne en lui-même,
-
la remontée alimentaire.
Ainsi en respectant ces étapes, vous pourrez bénéficier de tous les bienfaits pérennes et multiples de cette pratique ancestrale qui ne demande qu’à être actionnée pour nous remettre sur le chemin de la bonne santé.
Alors renseignez-vous sur notre agenda de stages de jeûnes, il est encore temps !